Promenade sur le chemin Henri IV
Cette journée semble magnifique ; le soleil tant attendu commence à briller sur les coteaux environnants ; je décide de partir marcher le long du chemin H.IV, de Franqueville vers les hauts d’Aressy, de Meillon. Quel plaisir de poser les pieds dans le moelleux de la litière, d’entendre le bruissement des chaussures au contact des feuilles mortes, de sentir l’odeur mêlée de l’humus et des champignons.
Nom
Promenade sur le chemin Henri IV article de René Lalanne d'Aressy
Adresse
Mairie, 32 Rue Matachot, Aressy, France
Téléphone
05 59 27 75 62
Adresse email
contact@mairie-aressy.fr
Le sol est formé par des argiles sablonneuses englobant de gros galets parfois décimétriques qui déstabilisent la marche du randonneur ; les alluvions de cette formation géologique ont été arrachés aux versants pyrénéens et transportés jusqu’à nous par des torrents très actifs qui dévalaient les pentes abruptes ; de nombreuses nappes se sont succédées dans le temps depuis 35 millions d’années, naissance des Pyrénées, jusqu’à aujourd’hui. L’érosion reprenait chaque fois que les Pyrénées se soulevaient ; l’affrontement de la plaque africaine et européenne étant responsable de ces soulèvements intermittents. Il y a 20 millions d’années, un nouveau soulèvement donnait naissance aux poudingues de Jurançon sur lesquels se trouve le vignoble ; le terme poudingues vient de la ressemblance de cette formation avec le pudding anglais ; à partir de moins 700.000 ans les glaciers recouvrent les Pyrénées, l’écoulement de leurs eaux, issu de la fonte des glaces va entraîner les alluvions qui vont se répandre, et tout recouvrir, jusqu’à la plaine du Pong-Long. Plus récemment ces alluvions vont à leur tour subir l’érosion, par les eaux de nos rivières, Gave, Neez, Lagoin, Ousse ; ainsi sera façonné notre paysage actuel fait de collines et coteaux.
Le sentier serpente et longe cet espace boisé qui semble uniforme et pourtant constitué d’une multitude d’espèces qui crée la biodiversité. Les arbres et arbustes que vous allez découvrir sont des plantes ligneuses ; leurs tissus contiennent de la lignine qui durcit leur paroi et leur permettent d’avoir cette verticalité dans l’espace, qui les distingue des plantes herbacées. A cette force physique, s’ajoute la force physiologique :
*rafraîchisseur naturel, le chêne adulte extrait 300 litres d’eau par jour et la monte à plus de 30 mètres au niveau des feuilles, qui la restituent lors de la transpiration, dans l’air environnant.
*emprisonne le carbone en absorbant le gaz carbonique, gaz à effet de serre.
*purificateur de notre atmosphère en rejetant l’oxygène, sans lequel nous ne pourrions respirer.
Autre bienfait de la forêt, elle apporte le calme, l’apaisement, facilite les relations humaines, facteur de cohésion sociale. Certains élus de grandes villes ont très bien compris que l’arbre n’est pas seulement un mobilier urbain, que l’on abat et replante à la guise de plans d’aménagement ; des programmes ambitieux envisagent de passer d’un paysage bétonné, à une ville plus végétale et donc plus conviviale. Francis Hallé, spécialiste des arbres propose la mise en œuvre d’un vaste espace européen dans lequel la forêt deviendrait primitive, flore et faune évolueraient de façon autonome sans aucune intervention humaine, pendant plusieurs siècles ; cette forêt existe encore en Pologne, mais elle est menacée actuellement. Pour souligner l’importance des arbres dans notre environnement, cet éminent botaniste déclare :
« les arbres ne pourront pas nous sauver du changement climatique, mais dans cette lutte, ils sont indispensables » !
René LALANNE
Maintenant il est temps de faire connaissance avec arbres et arbustes…...